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Cannabis à l'Île Maurice : Entre Tradition, Répression et Perspectives

Cannabis à l’Île Maurice : entre Tradition, Répression et Perspectives

L’île Maurice, célèbre pour ses paysages paradisiaques, abrite une réalité moins connue : un débat complexe entourant le cannabis. Au-delà des plages de sable blanc et des eaux cristallines, le cannabis joue un rôle important dans la vie quotidienne des habitants, oscillant entre traditions culturelles ancrées et restrictions légales sévères.

Héritage culturel et usage traditionnel

Le cannabis à Maurice a des liens profonds avec les pratiques traditionnelles. Dans la société multiculturelle de l’île, certaines cérémonies et rituels hindous (le bhang, une tradiction occultée des chefs religieux) intègrent cette plante, considérée comme sacrée dans certaines pratiques religieuses. Cependant, cette utilisation traditionnelle coexiste avec une réalité plus contemporaine où le cannabis est souvent associé à des dynamiques sociales complexes et à des questions de répression légale.

Les rastafaris mauriciens

La communauté Rasta à l’île Maurice, fortement influencée par le reggae et la culture jamaïcaine, se distingue par son engagement envers le Rastafarisme, un mouvement qui a pris de l’ampleur dans l’île vers les années 80. Cette communauté, qui incorpore le reggae dans le sega traditionnel mauricien pour créer le sega-reggae, est marquée par des figures emblématiques comme Kaya, un musicien influent dans la promotion du Rastafarisme à Maurice.

Les Rastas mauriciens revendiquent le droit de pratiquer leurs rites religieux, notamment l’usage du cannabis, connu localement sous le nom de ‘gandia’. Ils demandent une législation spécifique pour leur communauté, similaire aux lois spéciales pour les Rastas dans certains pays des Caraïbes. Cette revendication se heurte aux lois strictes sur les drogues à Maurice, créant une tension entre les Rastas et les autorités. Des membres influents de la communauté, comme José Rose, l’ancien porte-parole de l’Association socioculturelle rastafari (ASR), en 2013, a exprimé le désir des membres de l’association de vivre librement leur foi sans crainte de persécution ou de stigmatisation.

Le martyre de Kaya

Le martyre de Kaya, le fondateur du « seggae » : un mélange de style reggae et de séga qui est la musique traditionnelle mauricienne, illustre la sévérité de la répression liée au cannabis à Maurice. En 1999, lors d’un concert en faveur de la décriminalisation du cannabis, le célèbre musicien local Kaya a été arrêté pour consommation de marijuana sur scène. Malgré les efforts de sa famille pour payer sa caution, Kaya est décédé dans sa cellule suscitant des doutes quant aux circonstances de sa mort.

La version officielle attribue son décès à des symptômes de sevrage, mais un rapport médical extérieur suggère des violences, voir une mise à mort par les gardiens présents du chanteur. Cet événement a déclenché des guerres raciales sur l’île, reflétant les tensions entre les Afro-mauriciens et les autorités hindoues. Cet évènement illustre la répression intense et les conséquences tragiques associées à l’acharnement des forces de l’ordre contre le cannabis à Maurice.

Répression légale et implications sociales

Malgré cet héritage culturel, les lois strictes de Maurice criminalisent fortement le cannabis. Cette répression entraîne des conséquences sociales profondes, accentuant les inégalités et alimentant des débats passionnés sur la nécessité de réformer la politique en matière de cannabis. La confrontation entre tradition et réalité moderne crée des tensions au sein de la société mauricienne.

Perspectives et avenir du cannabis à Maurice

L’avenir du cannabis à Maurice demeure incertain. Bien que des discussions sur la dépénalisation émergent, l’adoption de réformes reste un défi. Des voix se font entendre pour évaluer l’impact économique potentiel d’une réglementation plus souple du cannabis, mais ces perspectives se heurtent à des barrières politiques et culturelles.

Actuellement, la répression en matière de drogues a atteint son niveau le plus élevé depuis de nombreuses années à Maurice. Le gouvernement mène une lutte acharnée qu’il qualifie de « guerre contre la drogue », centrée principalement sur la lutte contre le trafic et la consommation de cannabis. Récemment, la police mauricienne a renforcé ses capacités en se dotant de tests THC efficaces. Cette situation a donné lieu à une recrudescence de dénonciations et à des pratiques controversées, telles que la corruption de consommateurs et des méthodes parfois à la limite de la légalité, pour démanteler les réseaux de trafic de cannabis. Ces mesures ciblent aussi les simples usagers qui tentent de cultiver discrètement du cannabis chez eux.

En raison d’une forte pression politique et policière, le coût du cannabis à Maurice a connu une hausse significative. Actuellement, un gramme de cannabis de qualité européenne est vendu à environ 60 €, soit aux alentours de 3 000 roupies mauriciennes (en 2017, le prix était entre 1 200 et 1 600 roupies). Pour un cannabis de qualité moyenne ou inférieure, le prix baisse à environ 30 € par gramme, ce qui équivaut à peu près à 1 500 roupies. Ces tarifs élevés rendent le cannabis aussi cher, sinon plus, que l’or à l’île Maurice.

Le 9 août 2021, l’île Maurice a approuvé l’utilisation du chanvre (cannabis à faible teneur en THC, inférieure à 0,3%) pour la première fois. Ce projet pilote, supervisé par le Food and Agricultural Research Extension Institute (FAREI) et le ministère de l’Agro-industrie, a lancé ses premières cultures. Cependant, il existe un manque de clarté concernant l’évolution et les détails du projet, ce qui soulève des questions sur son développement futur.

Depuis le 15 septembre 2023, les médecins à l’île Maurice peuvent prescrire du cannabis médical. Cette initiative, strictement réglementée, a été lancée à l’hôpital Victoria à Candos. L’objectif est d’évaluer si cette médication soulage efficacement les patients. En cas de résultats positifs, le projet pourrait être étendu à d’autres établissements hospitaliers. Cette étape marque un développement important dans l’utilisation du cannabis à des fins médicales à Maurice.

Entre tradition, répression et espoir

L’île Maurice reste un lieu où la tradition, les lois et les aspirations à l’évolution du statut du cannabis cohabitent. Malgré les obstacles, des changements pourraient émerger et influencer l’avenir de cette plante à Maurice, transformant ainsi sa place au sein de la société insulaire.

En somme, Maurice offre un cadre idyllique pour les amateurs de cannabis, mais cela implique des coûts élevés et un stress considérable. Les touristes blancs bénéficient d’une certaine tolérance, étant une source majeure de revenus pour l’économie locale. Cependant, nous préconiserons plutôt de visiter l’île sœur, la Réunion, un havre montagneux proche. En tant que département d’outre-mer français, l’UE facilite les visites avec simplement une carte d’identité.

FAQ

Est-ce que le CBD est autorisé à l’île Maurice ?

En 2023, l’île Maurice avait des lois strictes concernant le CBD. Bien que la consommation de cannabis soit illégale, une certaine confusion entoure la légalité du CBD. La possession et la vente de CBD étant généralement illégales, bien que des exceptions puissent exister pour un usage médical spécifique et sous contrôle strict.

Où trouver du cannabis légal à Maurice ?

En 2023, le cannabis reste illégal à Maurice. Cependant, des discussions ont eu lieu pour explorer la légalisation à des fins médicinales. Actuellement, il n’y a pas de points de vente légaux de cannabis. Pour toute évolution, il est conseillé de suivre les mises à jour des autorités mauriciennes.

Où est legaliser le cannabis en Europe ?

Plusieurs pays européens ont légalisé le cannabis à des degrés divers. Les Pays-Bas ont une politique de tolérance envers la vente de cannabis dans des coffee shops spécifiques. Le cannabis médical est légal dans plusieurs pays, dont l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, la République tchèque et d’autres, avec des réglementations spécifiques.

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En tant que rédacteur web passionné et spécialiste du cannabis, j'ai accumulé des années d'expérience dans le domaine. Ma mission est de simplifier l'accès à l'information, en traduisant des études et actualités pour les rendre compréhensibles à tous. Je m'intéresse particulièrement à la législation, ainsi qu'aux applications médicales et récréatives du cannabis.

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